Le triangle rose


Le marquage nazi

Durant la Deuxième Guerre Mondiale, les Nazis ont déporté plusieurs « catégories » de personnes dans les camps de concentration. La catégorie la plus connue est celles des juifs. Il est par contre moins connu que d'autres minorités ont vécu les mêmes malheurs. Les tsiganes, les handicapés mentaux, les personnes considérées comme étant asociales (les alcooliques et les lesbiennes), les criminels, les politiciens communistes ou ennemi au régime nazi et les homosexuels étaient également emmenés dans les camps. Chaque « catégorie » portait un signe distinctif sur leurs vêtements pour que les gardes puissent les différencier les uns des autres. Les juifs portaient l'étoile de David tandis que les homosexuels devaient porter un triangle rose. Le triangle des homosexuels était 3 cm plus grand que les autres signes afin que ces prisonniers-ci soient plus facilement identifiables.


Le marquage des homosexuels

Peu de gens savent qu'il existait une hiérarchie entre les prisonniers au sein des camps. En général, les porteur de triangles verts (les criminels) étaient les chefs des baraquements. Ils étaient les plus respectés par les Nazis. Les prisonniers politiques étaient également légèrement plus appréciés que les juifs. Les homosexuels, quant à eux, se trouvaient au bas de l'échelle. Étant considérés comme la « peste » des camps, les homosexuels étaient maltraités par les Nazis ainsi que par les autres détenus.

Contrairement aux autres prisonniers, qui avaient été déportés à cause de leurs conditions physiques, leur culture ou leurs convictions religieuses, les triangles roses avaient été arrêtés et déportés en violation du Paragraphe 175 de la loi allemande nommée "du sang et de l'honneur" (loi préexistante au régime nazi et modifiée en 1934). Cette loi interdisait toutes relations homosexuelles qu'elle décrivait comme étant contre-naturelles.  Être arrêté pour cause d'homosexualité entraînait la perte de tous droits civiques (Le Bitoux, 2002). La paragraphe 175 n'a été aboli qu'en 1994…


l’Idéologie nazie & l’homosexualité

Pourquoi les Nazis ont-ils oppressé les homosexuels depuis 1934 ?  Hitler voulait faire du peuple allemand un grand peuple pur et aryen. Les homosexuels, n'étant pas capables de se procréer entre eux, mettaient un frein à ce grand projet. De plus, Hitler ainsi que ses bras droits (Göring, Himmler) considéraient l'homosexualité comme étant une dégénérescence et qu'il était donc nécessaire de l'éliminer.

Il existe une autre explication de cette haine nazie envers l'homosexualité. Lorsque Hitler est arrivé au pouvoir en 1930, il demanda à Ernst Röhm de reprendre le commandement des SA (Sturmabteilung, l'armée personnelle d'Hitler). Röhm ainsi que de nombreux chefs SA étaient connus pour être ouvertement homosexuels. Les Chefs d'États Européens l'apprirent et ne se gênèrent pas d'insinuer que Nazisme et homosexualité ne faisaient qu'un. Göring et surtout Himmler réussirent à convaincre Hitler que cette image ne pouvait plus être associée au Nazisme, que l'homosexualité était un fléau pour l'Allemagne et que Röhm avec tous les SA étaient en train de préparer un coups d'état pour renverser le régime nazi. Hitler décida alors d'éliminer, avec l'aide des SS, tous les SA. Ce massacre ne dura qu'une seule nuit qui fut connue plus tard sous le nom de « La nuit des longs couteaux » (29-30 juin 1934). Hitler, après la tuerie, déclara au peuple allemand qu'il était seul responsable de tous ces crimes et qu'il les avait commis pour le bien de l'Allemagne. De cette manière, il rendit le meurtre légal, ce qui lui permit par la suite de légaliser et de faire accepter d'autres atrocités au peuple allemand.


l’homosexualité Après le nazisme

De nombreuses victimes du Nazisme ont été écoutées et aidées à la libération des camps. Les homosexuels n'ont pas connu cette chance. Alors qu'ils étaient libérés de cet enfer, on les enfermait de nouveau en prison car l'acte homosexuel était toujours un crime. De plus, de nombreux triangles roses n'ont jamais pu recevoir de compensation monétaire pour leur temps passer en camps car ils n'étaient pas considérés comme étant de vrais déportés. Les Français, par exemple, se voyaient refuser ce droit d'obtenir des réparations car, à cette époque, le pays était aux mains des allemands. Ces ex-détenus se faisaient également refuser des réparations par le gouvernement allemand qui clamait qu'à l'époque, ces hommes étaient de nationalité française. La discrimination contre les homosexuels étaient encore de mise à la libération et l'est encore maintenant. Certaines minorités de déportés refusent que les homosexuels soient considérés comme victimes du Nazisme. Lors du lancement de la pièce Bent à Paris, par exemple, le président de l'UNADIF (Union Nationale des Anciens Déportés et Internés et Familles) a écrit à Jack Lang, alors ministre de la culture, pour que celui-ci en empêche les représentations (Le Bitoux, 2002). Ce négationnisme envers les triangles roses est malheureusement toujours d'actualité; chaque fois que la congrégation des déportés homosexuels déposent des fleurs sur le monument aux déportés à Paris, celles-ci sont systématiquement piétinées par les autres congrégations. Malgré la chute du Nazisme, il semblerait que la hiérarchie des camps ait persisté avec le temps.  


Bibliographie

Le Bitoux, Jean (2002). Les Oubliés de la Mémoire. Paris: Hachette.
Plant, Richard (1988). The Pink Triangle. New York: Henry Holt & Co.
Seel, Pierre (1994). Moi, Pierre Seel, Déporté Homosexuel. Paris: Calmann-Lévy.


Filmographie

Bent (1997) de Sean Mathias avec Clive Owen, Lothaire Bluteau, Ian McKellen et  Mick Jagger (fiction).
Paragraph 175 (2000) de Rob Epstein et  Jeffrey  Friedman avec la voix de Rupert Everett (documentaire).


Sites internet consacrés à ce sujet

Système de marquage nazi des prisonniers
Historique sur le triangle rose
mar 4 janvier 2011 15:49
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